Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

>> 51,7°Nord, 17° Est >>

15 juin 2009

here is Poland

Lundi 3 octobre 2008 , jour brumeux sur la Belgique.

Il est 5h57; le TER Chqrleville - Lille s'élance à travers la campagne ardennaise. Il fait encore nuit lorsque je saute du train à Hirson pour en reprendre un autre direction Jeumont. Jeumont; une gare minuscule, un tableau d'affichage archaique et des indications approximatives...mais on y arrive quand même!

J'arrive enfin à Charleroi: jolie petite bourgade! des usines qui crachent des fumées opaques, un enorme pipeline blanc qui longe la voie ferrée... hmm ça donne envie de venir visiter le patelin! Tout semble désespérément gris ici. Je trouve un bus qui me conduit jusqu'à l'aéroport BSCA où je patiente en tout 7h. Plusieurs avions sont annulés à cause de la purée de pois dehors! Les usines ça... par chance mon vol est maintenu. Enregistrement, passage au controle sécu, où un type me fait ouvrir mon sac pour voir tout le bordel que j'avais mis dedans... des lentilles de contact, des livres, des stylos et...oh! un ukulélé! môsieur l'agent de sécu veut voir le ukulélé,  il vérifie que je n'ai pas planqué de sabre laser entre les cordes;DSCN1692 et moi à coté qui tremble comme un flanby...ça va; il me demande juste d'en  mettre moins la prochaine fois. Je pars six mois (imbécile), et tu me reproche d'avoir pris deux livres de poches? Ouai bon jcrois pas que ce n'était que pour les livres de poche :D

De l'autre coté des rayons X, dans le free-taxes paradise, reste encore une heure à attendre. alors je regarde décoller les avions (j"adooore). Puis enfin on nous fait embarquer, petite chorégraphie en anglais sans la traduction pour savoir que faire en cas de crash (la bonne blague); et le moment que j'adore, et dont je déteste les trois secondes qui le suivent parce que je manque de tomber dans les pommes, ryanair  accelere et nous envoie..........dans les nuages!

Deux frontières plus tard, Dzien dobry Polski :)

Publicité
Publicité
15 juin 2009

Un long préambule d'un an..

Tout à commencé un jour de Juillet 2007 où j’essayais de trouver remède à ses crises d’endormissement (véridique !) qui me prenaient régulièrement pendant les cours. Quelque chose me disait que je n’étais pas complètement pas à ma place dans ses amphis. Et puis il y avait ce vieux rêve, qui me titillait depuis le collège, celui de partir. Partir, passer un peu de temps à l’étranger, et pas en simple touriste.

J’ai donc commencé à chercher un plan pour l’après – licence. J’envisageai premièrement de faire une 4e année d’études à l’Université de Cork (Irlande), en biologie végétale et environnement. Les frais de scolarité m’ont vite découragée. Erasmus n’était pas non plus envisageable, du moins pas pour Septembre 2008.

La deuxième idée était de trouver un long chantier de jeunes pour occuper mon année et voyager un peu partout en Europe. Mauvaise idée, notamment par l’absence de statut me permettant d’obtenir la sécu à moindres frais. Néanmoins, en farfouillant un tout petit peu pour le mot « volontariat » dans le moteur de recherche, je suis finalement tombée sur ça : le Service Volontaire Européen.

L’idée : un jeune, un projet de volontariat de 2 à 12 mois au sein de l’Union Européenne. Une organisation d’envoi, une organisation d’accueil, tout frais payés pour ce qui est du minimum (sécu, mutuelle, voyage A/R, logement, nourriture). Ajouter à cela quelques formations de préparation et de suivi du projet, un contact régulier avec les organisations, et un grand réseau de volontaires avec qui partager son expérience. Dès Novembre 2007, je prends rdv avec mon ONG d’envoi (ADICE, Roubaix) j’assiste à quelques réunions d’informations, puis en Mai 2008 on me met sur un projet d’aide aux handicapés en Géorgie. Aaah la Géorgie…une histoire d’amour avant même que je n’y arrive. D’autant que, à un mois de mon départ, le conflit avec l’Ossétie du Sud (et par extension, Russo-géorgien mais en fait ça pouvait se résumer à une démonstration de force Russie contre USA…) a légèrement compromis la chose. Après deux semaines d’attente, assez désagréables du fait que je passais mon temps à regarder les news sur Internet et la TNT dans l’espoir d’une amélioration, nous avons finalement décider de me réorienter sur un autre projet, un peu moins excitant il faut l’avouer : la Pologne :D. Là encore il s’agissait d’un projet d’aide aux handicapés donc j’étais toujours motivée pour ça. Le départ était prévu pour début Novembre 2008 et je devais y rester 6 mois.

J’ai mis un bon mois avant de quitter le mode « Géorgie » pour me mettre en mode « Pologne ». ça peut paraître idiot mais j’étais tellement à motivée…

Je passe outre les deux longs mois d’attente où j’ai essayé de m’occuper comme j’ai pu, notamment en me détruisant le dos et les tendons aux vendanges et en allant me ressourcer sous le crachin en Bretagne.

Et enfin, le jour J est arrivé…

14 juin 2009

Home sweet home....

Vendredi 5 juin

Lille, 8 h30. Les yeux encore ensommeillés, je descend du bus et me dirige vers la soute. Fatiguée, tiraillée par ce rhume qui me fait tousser comme un tracteur depuis 5jrs, je pose mes sacs au sol et réfléchit un instant. Je me sens paumé intérieurement. Mon esprit est encore à Wroclaw. pourtant je sais où je me trouve, aux portes du Vieux-Lille et à 15min de la résidence maximum. Mes deux énormes backpacks risquent d'allonger un peu la durée du trajet. Lentement je charge la bourrique (moi): le grand rouge dans le dos, le bleu sur une épaule et le petit noir (avec le ukulélé) dans une main. Je commence à marcher. le chemin me parait long, et je renoue avec la politesse toute relative des français: ils voient tout de même que je galère avec mes trois sacs, ils pourraient au moins me céder le passage quand le trottoir est trop étroit pour deux!  Mais non. ici ça ne marche pas comme ça. Et le mal du pays me (re)prend... qu'est-ce que je fous là? pourquoi on me regarde comme s j'étais une extraterrestre? Oui je souffre en silence, et alors?! faut bien s'démmerder dans la vie, ça vous pose un probleme??

J'arrive enfin devant la résidence. à six reprises je fais rugir la sonnerie, mais personne ne vient. Je me résoud à reprendre mon bazar sur les épaules et à aller chercher du crédit pour mon téléphone, avec seulement 5€ en poche...

Deux bureaux de tabac plus tard, les autochtones me regardent toujours bizarrement, mais jm'en fous j'ai du crédit et  Amandine vient me sauver la vie en m'ouvrant la porte de la résidence^^. Je reprend contact, doucement. Les copines et le café-crème aident à faire passer fatigue et dépaysement. Durant quelques heures j'oublie un peu l'angoisse de rentrer et je profite des retrouvailles avec la vie lilloise. Le soir malgré tout je migre vers le domicile familial. Le voyage en train me parait relativement court et confortable...Puis je retrouve ma chambre, mes plantes, le grand batik bleu nuit, et les facilités dont je m'étais passée durant 7 mois (wifi, livres, bon lit...), ça me maintient ma bonne humeur. Mais le lendemain matin, tout commence à se casser la gueule...assise contre mon lit, devant mes sacs déversant sur le parquet vêtements et cadeaux d'adieux, je reste là, à regarder. Tellement de souvenirs dedans...

Je peine à trouver le courage de tout ranger. Cela voudrait dire que c'est bel et bien fini. Et je me sens seule, trop seule pour porter la richesse de ces 7 derniers mois.

Publicité
Publicité
>> 51,7°Nord, 17° Est >>
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité